Le Maroc a deux: Casablanca, Ouarzazate et Merzouga

Florence, ma copine, est venue me rejoindre au Maroc pendant sa semaine de relâche universitaire. Puisqu’on ne fait pas ce genre de voyage tous les jours, en plus de fêter un premier anniversaire en couple, nous avons décidé de mettre le paquet. Une semaine, six villes et 2700km plus tard, on s’est dit qu’on avait peut-être exagéré.

Voici un mélange du récit de Florence et du mien, première partie.

Jour 1

Florence

Après 3 avions, 2 transferts et près de 11 heures de vol, me voilà (enfin) arrivée à Casablanca. J’étais tellement excitée à l’idée de retrouver Phil! Obv, ça n’a pas fonctionné comme dans les films: quand je suis sortie du terminal avec ma valise, toujours pas de philou. Il m’avait pourtant dit qu’il serait là. Par chance, j’avais noté son numéro de cell marocain et j’ai pu bénéficier de la générosité des marocains pour l’appeler. Il était au rendez-vous, mais au mauvais terminal (petite tête -_-). Finalement, tout est bien qui finit bien.

Philippe

On prend le train jusqu’à l’ISCAE puis nous visitons le campus. Nous soupons ensuite à la cafétéria et terminons le tout avec un nass-nass (prononcer nos-nos), une tradition bien établie.

On embarque dans l’autobus et on a tellement de choses à se dire qu’on ne voit pas le temps passer.

Florence

Je rencontre plusieurs de ses amis, ils sont très accueillants. Nous prenons ensuite un taxi pour la gare d’autobus, d’où on doit prendre un autobus de nuit pour se rendre à Ouarzazate. Il faut ce qu’il faut quand on veut voir un max de choses en une semaine. Je suis fatiguée, mais je vais pouvoir me coller et dormir pendant la route. En attendant l’autobus, Phil m’initie au thé à la menthe marocain. C’est vraiment sucré, mais je sens que je vais y prendre goût. On embarque dans l’autobus et on a tellement de choses à se dire qu’on ne voit pas le temps passer. Déjà 1h du mat. On doit dormir un peu si on veut être en forme demain pour visiter la ville.

Jour 2

Philippe

Vers 6h, on arrive finalement à Ouarzazate. Toute le monde a déjà entendu parler que dans le désert, il fait chaud le jour et froid la nuit? Si on hésite sur la réponse, en descendant du bus on est définitivement fixé: il fait au moins -8000.

Florence

On marche jusqu’à un hôtel dans la ville encore endormie; tout comme le gars de l’hôtel d’ailleurs. On a du le réveiller pour pouvoir avoir une chambre; il n’était pas de bonne humeur. Par chance, on a pu avoir accès à la chambre tout de suite. On dort quelques heures et on se lève vers 10h pour aller se promener. Ouarzazate, c’est les portes du désert. C’est vraiment magnifique. Il fait beau et chaud : enfin le soleil!

On visite la kasbah de la ville et on prend un guide (malheur)… Le gars a un texte appris par cœur et il nous le pitch littéralement. Trop d’infos pour mon cerveau qui sort de la mi-session. Une chance que Phil est là pour comprendre quelque chose et poser des questions… Même si le gars n’y répond pas du tout et qu’il ne fait que continuer son texte. Les fous rires qu’on a eu par la suite valaient bien les cents balles qu’on lui a filées. Bonne affaire qu’on ait refusé de le suivre dans la médina pour qu’il continue son monologue.

Philippe

Après s’être fait faire un lavage de cerveau par le guide de la kasbah Taourirt, on décide de visiter les studios Atlas. Plusieurs films y ont été tournés, notamment Astérix et Obélix: Mission Cléopâtre, notre film préféré. On se promène pendant un moment à travers les décors de films inconnus puis on aperçoit le fameux palais de Cléopâtre. On est content mais on aurait aimé voir plus de décors du film. En revenant vers la sortie, on aperçoit une porte surélevée dans un mur. Les connaisseurs reconnaitrons ici la maison de Malaucocix. Le sourire nous est aussitôt revenu aux lèvres en pensant à: “moi on me dit carelle, j’carelle, on me dit carelle pas, j’carelle pas”.

“Moi on me dit carelle, j’carelle, on me dit carelle pas, j’carelle pas”

Florence

Après, on retourne en ville pour souper. Sur le chemin du retour, on voit un troupeau de moutons sur le bord de la route et pleins de marocains qui se promènent entre les bêtes. Ils choisissent leur mouton pour la fête de l’Eid el-Kebir. C’est fou, ils les magasinent comme on magasine un arbre de Noël!

Il reste une dernière étape avant le souper: Phil se fait couper les cheveux. Dit comme ça c’est plutôt banal et je n’aurais jamais cru écrire ça dans les archives, mais quand j’ai vu le gars verser de l’alcool sur la lame de rasoir avant de la mettre en feu pour ensuite l’utiliser pour faire la finition de la coupe de cheveux de Phil, j’ai su que ce moment passerait à l’histoire. Finalement, on se trouve un petit resto sympathique où on déguste (le mot est faible) un tajine poulet, citron et olive et un tajine d’agneau aux légumes. Pour dessert, oranges à la cannelle et thé à la menthe! Bsahaa!

Jour 3

Philippe

On déjeune rapidement puis on part pour les 2 prochains jours dans un tour organisé de 800km. L’itinéraire est assez compressé: Ouarzazate à Merzouga en passant par la vallée du Drâa, dromadaire dans les dunes de sable à Erg Chebbi, puis retour à Ouarzazate. Tout ça en empruntant la route des 1000 kasbahs, qui passe par les gorges de Todra et du Dadès, la vallée des Roses et l’oasis de Skoura.

Florence

On rencontre les 3 autres français avec qui on passera les deux prochains jours… Qui, soit dit en passant, auraient été beaucoup moins drôles à raconter sans leur présence.

  • Brice: un genre de citoyen du monde pas trop citoyen du monde quand on apprend à le connaître et qui n’a rien vu d’autre du voyage que ce qu’il voyait à travers l’objectif de son foutu appareil photo…
  • Sandra: on se demande encore si c’était la copine de Brice ou non, qui chialait sur tout sauf sur son ** de porte-savon en fossile qu’elle a acheté
  • Céline: le clou du spectacle. Le genre de fille qu’on a jamais vraiment su si sa voix rauque était due à sa grippe ou bien au nombre incroyablement élevé de cigarettes qu’elle fumait à chaque fois qu’elle en avait l’occasion. D’ailleurs, je me demande bien ce qu’elle a retenue de son expérience à part le fait qu’il n’y a plus de réseau cellulaire quand on est sur un dromadaire dans le désert et que “nulle part”, ça s’écrit en deux mots.

Fin de la présentation des énergumènes. Nous voilà sur la route qui nous mènera à Merzouga. On fait plusieurs arrêts pour prendre des photos; le paysage est à couper le souffle.

Philippe

On arrive à Merzouga en fin de journée. Devant nous se dressent les dunes de sable, qui prennent une teinte orangée sous la lumière du soleil couchant. Évidemment, on ne s’est pas rendu jusque là juste pour voir un tas de sable. Le plan est d’aller en dromadaire à Erg Chebbi, un petit oasis, d’y dormir et de revenir le lendemain matin. On enfourche donc notre monture et on part, attaché en caravane, pour l’aventure.

Devant nous se dressent les dunes de sable, qui prennent une teinte orangée sous la lumière du soleil couchant.

Florence

Je pense que c’était le plus beau moment de mon voyage. On prend quelques photos, mais on doit continuer d’avancer puisqu’on a deux heures à faire pour se rendre au campement. Je n’aurais jamais cru faire du dromadaire sous les étoiles dans ma vie. Deux étoiles filantes et au moins 12 voeux plus tard (on connait mes nombreuses superstitions), on arrive aux tentes berbères, où on passe la nuit.

Pour le souper, on mange le tajine qui sera notre préféré du voyage! Il était tout simplement fou. En plus, pour l’accompagner, on avait une mini bouteille de vin que j’avais rapportée de l’avion (c’est mieux que rien). Après, on s’installe autour du feu et on écoute les guides jouer du tam tam et chanter des chansons marocaines. Tout est fait de tapis; autant les murs et les toits des tentes que la toilette. C’est vraiment spécial! On boit du thé à la menthe que le guide a fait chauffer sur les braises du feu. On va ensuite prendre une marche en dehors du campement pour admirer les étoiles. Bon ok, c’était pas vraiment une marche (on connait ma peur du noir) c’était plus ‘‘quelques-pas-pour-s’éloigner-des-lumières-du-campement-mais-pas-trop-pour-pas-se-perdre’’ Haha! Phil était ben découragé de sa blonde à ce moment là.

Jour 4

Philippe

On se lève assez tôt, juste à temps pour observer le soleil qui se lève sur le désert et qui redonne un peu de couleur aux dunes. Le paysage est à couper le souffle et on profite de l’instant pour se dire que la vie est vraiment belle. Le moment “nous-humains-sommes-si-petits-dans-l’univers” étant passé, on enfile le déjeuner et on embarque sur nos montures à deux bosses. Après 2h de dromadaire, on arrive à la camionnette et on repart pour Ouarzazate, en passant par la route des 1000 kasbahs. La route traverse plusieurs villes, passant par des palmeraies, des vallées regorgeant de dattiers, des paysages semi-désertiques et des oasis luxuriants.

La route traverse plusieurs villes, passant par des palmeraies, des vallées regorgeant de dattiers, des paysages semi-désertiques et des oasis luxuriants.

Florence

On arrive vers 18h à Ouarzazate et de là, on doit se rendre à Marrakech dans la soirée si on veut respecter notre itinéraire. On décide de prendre un grand taxi (le genre de taxi qui ne part pas tant qu’il n’y a pas 4 personnes sur la banquette arrière et deux personnes sur le banc du passager en avant). Phil me dit que d’après son expérience, ça ne prend vraiment pas beaucoup de temps avant que ça se remplisse. Évidemment, 3 heures et quelques plaintes de ma part plus tard, nous voilà encore assis à côté du taxi à attendre qu’il se remplisse. (Énorme jinx de la part de ce cher philou!) Vers 22h, le taxi est finalement plein et nous quittons Ouarzazate en direction de Marrakech. Il faut traverser le Haut Atlas et la route est assez sinueuse, dans le genre un virage épingle à la minute. Le chauffeur se prend pour Schumacker et écoute la même chanson à tu-tête depuis le début du trajet. Le mélange de tous les éléments fait qu’à un moment donné Phil sort du taxi pour être malade. Le malaise passé, on reprend la route et on arrive enfin à Marrakech, trop fatigués pour être content d’être arrivé. Heureusement que Phil connaissait déjà la ville, nous sommes allés directement dans un petit hôtel de la médina.